jeudi 24 juin 2010

LA FIN DE LA RELIGION EST LE DEBUT DE LA VRAIE AVENTURE DE LA CONSCIENCE.




Du point de vue d'une évolution consciente de la conscience divine, les religions sont mortes ou sont en cours d'extinction. Elles participèrent à notre évolution. Elles y font maintenant obstacle.

Car au fond tout ce qui à trait de loin ou de près à une religion finit par hiérarchiser dans son organisation les personnes entre celles qui ont une autorité et celles qui n'en ont pas. Une religion produit immanquablement ceux qui contestent le fondement de son système d'autorité même si souvent cette opposition se structure elle-même en une nouvelle religion.

Bien sûr outre cet antidémocratisme fondamental inhérent aux religions instituées, il y a une tendance à exclure, à rejeter des personnes : pour les unes ce sont les membres des autres religions, les sans religion quand ce ne sont pas les prostituées, les homosexuel(le)s, telles ou telles personnes impures, etc.

La nouvelle spiritualité qui se développe en dehors des religions doit faire face au principe d'autorité et le distinguer du pouvoir. Tout ce qui confond peu ou prou le pouvoir et l'autorité est par essence en train de nourrir une conscience religieuse certes en petit comité et dans l'intimité mais avec les mêmes défauts : exclusivisme en vue de renforcer l'autorité du message spirituel, hiérarchisation plus ou moins subtile des personnes en vue de renforcer l'autorité d'un ou de plusieurs maîtres spirituels.

Peut-on avoir confiance en une autorité spirituelle qui ne partage pas son pouvoir entre tous ? L'autorité spirituelle ne sera plus royale : si nous nous libérons de la religiosité, elle sera celle de multiples passeurs qui nous conduiront vers divers points de l'autre rive.
Cette autre rive commence avec la découverte de cette rive immatérielle transparente en face de la rive matérielle. Comme le suggère cette image c'est une évidence au-delà du sensible mais par qui tout est ressenti :

C'est de cette évidence insaisissable que tout surgit : nous n'avons donc pas à être sauvé du monde et de notre personnalité qui en surgit. En elle, il n'y a plus de hiérarchie ou d'exclusion, tout communie dans l'égalité. Seul cela en nous s'obstine à penser le contraire (et donc une majorité d'interprétations des religions qui posent des conditions sans fin à la rencontre du divin) devra renoncer à son goût du drame pour qu'enfin à partir de cette humble évidence insaisissable tout resplendisse.

N.B : Mais si ceci annonce la fin de la religion, ce ne sera pas non plus par l'exclusion et l'autoritarisme qu'une telle fin se produira. Ce sera par désaffection sans doute. Mais aussi par le dialogue : je tente, ici sur ce lien, d'esquisser des contours pour considérer comment on pourrait extraire toute la richesse spirituelle des religions en en surmontant les limitations.

mercredi 16 juin 2010

NON DUALITE, FUSION ET ALTERITE.

Certains chrétiens n'hésitent pas à rejeter les religions bouddhistes et hindouistes en affirmant que le dernier mot de leur croyance est la non dualité. Ils comprennent cette non dualité comme la fusion de l'individu dans le tout ou dans un seul esprit. Ainsi comprise la non dualité est une fusion avec l'absolu. Ces chrétiens excluent donc de comprendre les spiritualités religieuses orientales accusées de mettre en péril la relation personnelle à Dieu, un tout autre face à nous. Une spiritualité humanisante de l'altérité s'opposerait à des spiritualité déshumanisante de la fusion.

Ken Wilber a précisé cette question de la fusion et de la non dualité avec sa pre/trans fallacy la différence entre des spiritualités régressives et des spiritualités intégratives (on trouvera notre compte rendu ainsi que nos critiques de cette approche en cliquant ici).

Mais sans entrer à un tel niveau de complexité, réfléchissons un peu à l'amour : ne s'agit-il pas d'une relation qui unit deux personnes ? L'amour au sens le plus noble n'implique-t-il pas le dépassement de la séparation entre deux personnes ? Cette séparation n'est-elle pas une dualité ? L'amour n'est-il pas en ce sens une non-dualité ?

Une non-dualité ne signifie pas forcément une fusion, une indifférenciation. Il y a une non-dualité de l'amour qui unit deux personnes. C'est ainsi que Jésus Christ affirme dans le droit fil d'une non dualité sans confusion : "Moi et mon Père sommes uns." Et il donne cette unité comme modèle.

Reste à trouver en nous ce qui peut nous relier à ce que nous souhaitons aimer. Ce n'est pas un objet du monde même s'il s'agit de celui qui les crée. Faut-il se contenter de parler à un absent en ayant foi en son existence lointaine ?

Il faut retourner notre regard, il faut nous convertir, c'est en nous, à l'intérieur de nous qu'il nous faut regarder. Tous les grands spirituels chrétien nous invitent à ce mouvement.

Inspiré par Douglas Harding, passons la porte du coeur et essayons de voir par quel chemin notre amour peut nous unir au divin qui embrasse le monde tout en nous embrassant.
Ce coeur vide est une bonne image : il faut faire la place au divin, il faut vider la coupe du coeur pour que le divin puisse la remplir lui l'au-delà de tout qui embrasse tout. Mais il faut entrer en ce vide, il faut le revêtir... Soyons attentif aux bords qui marquent ce coeur et à l'espace vide qu'il enserre lorsque nous approchons notre tête :
- ne voyons-nous pas que cette espace s'élargit à la grandeur de tout l'espace visible ?
- ne voyons-nous pas l'absence de limite de la conscience au-delà même de tout cet espace visible ?


L'oeil de la conscience ce pur vide dans lequel évolue l'idée et le sentiment de moi n'est-il pas le pont vers l'invisible qui entoure le visible, l'immatériel qui entoure le monde sensible ?

N'est-ce pas le Christ lui-même qui nous invite à porter notre attention à une lumière inhérente à l'oeil de la conscience ? Relisons l'Evangile de Saint Matthieu :

" Matthieu 6:22 L'oeil est la lampe du corps. Si ton oeil est en bon état, tout ton corps sera éclairé;

Matthieu 6:23 mais si ton oeil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes ces ténèbres!"