samedi 16 juillet 2011

14 JUILLET, DEFILE MILITAIRE ET EVOLUTION DE LA CONSCIENCE.

La classe politique est unanime ou presque pour condamner l'idée de l'écologiste Eva Joly de ne plus faire de Défilé militaire pour le 14 juillet. Certains estiment même parmi les politiques qu'Eva Joly n'a pas une réelle culture française pour affirmer cela.
Indéniablement il y a une esthétique des artéfacts militaires.
Mais du point de vue d'une évolution de la conscience humaine, peut-on imaginer un instant qu'un être au-delà de l'homme s'exhibe avec des machines de destruction de la vie ?
Approuver un défilé militaire qui met en avant la défense et l'attaque d'une nation contre une autre traduit chez la plupart de nos politiques une mentalité tout au plus moderne. Un défilé militaire est avant tout l'expression de l'ego national et non l'expression de l'âme nationale.

Pour un postmoderne et plus encore dans la perspective intégrale, faire étalage de sa puissance de guerre ne peut être une cérémonie collective symbole.

Certes Sri Aurobindo figure de proue de l'aventure intégrale estimait que la non-violence comme idéologie était certainement une impasse. Face aux nazis dans les années 1940, aux mercenaires d'un Khadafi en Lybie ou à d'un Bachar El Assad en Syrie la non-violence comme stratégie a été inefficace ou insuffisamment efficace. Certaines situations nécessitent donc encore des stratégies de luttes violentes : nos peuples doivent donc disposer encore d'une force armée pour éviter tant que possible les forces nuisibles à la liberté, l'égalité et la fraternité. Ceci dit le mouvement intégral à la suite de Sri Aurobindo ou de Bergson fait de l'unité humaine un idéal. 
Dès lors,  si notre vie politique (au sens noble) était acquis à l'aventure intégrale d'une évolution consciente de la conscience, notre fête nationale  ne ferait pas de notre puissance militaire un symbole de notre nation aux yeux des autres. Un idéal de l'unité humaine mettrait davantage à l'honneur liberté, égalité et fraternité en valeur. Car ce sont ces valeurs propre à l'âme du peuple français qui feront aussi la paix et l'harmonie entre les nations comme elles le feront au sein des nations entre les citoyens. 

dimanche 10 juillet 2011

RAPPEL DE SOI COMME REALISATION DU PUR TEMOIN.

Les enseignements spirituels d'une certaine tenue insistent sur l'attention, la veille, la garde du cœur. Mais presque toujours une compréhension fausse surgit dès le départ lorsque le chercheur spirituel entend faire attention, se tenir aux aguets, en état de veille, etc.  Car souvent il a le sentiment qu'"il faut créer un observateur". 

Alors il y a le moi qui observe et le moi observé, un moi conscient du moi, un moi qui essaie de se placer en retrait du moi. Le chercheur cependant lit ça et là qu'il faut éviter l'auto-observation, il comprend qu'il s'agit d'observer objectivement le comportement du moi engagé, désirant, réagissant, etc. sans jugement, sans commentaire. 

Mais il y a toujours une scission impossible du moi pour ce chercheur dès que le plans mental, vital et physique fonctionnent simultanément et fondent la sensation, sentiment et pensée du moi à une vitesse qu'un moi observateur fondé du seul point de vue d'une volonté ne peut égaler. Ce chercheur a alors le sentiment d'être toujours en retard. Il semble prendre conscience de ses mécanismes après coup. 

En fait le rappel de soi est le début et la fin de toute pratique si on réalise la présence de ce qui voit ce qui est dans le champ de notre conscience quelle que soit sa fréquence et sa subtilité phénoménale. Si on prend après coup conscience d'un phénomène au niveau mental, c'est qu'il y a une mémoire d'une conscience capable, elle, de percevoir les phénomènes sur le fait. Notre désir de créer un pur observateur est en fait inutile si l'on découvre ce pur observateur qui est toujours là. Cette capacité de mémoire rétrospective qui permet un examen de conscience sans jugement atteste l'existence d'un œil qui ne passe jamais à côté de ce qui se produit dans le champ de perception. Au lieu de chercher à créer un observateur, ne faut-il pas s'en remettre à cet observateur absolu dont notre mémoire porte la trace ?
Douglas Harding propose tout simplement de trouver cet observateur absolu ici en retournant notre attention de 180 degré.
Observons bien ce que ce doigt pointe. Il ne pointe pas notre pensée. Il pointe au-delà d'elle comme un rien qui se tient en arrière de tous les phénomènes y compris notre personne. Ce que ce doigt pointe est-il coloré ? Est-ce que ça comporte une forme ? Est-ce qu'on peut y déceler le moindre indice de temps ? N'est-ce pas en ce presque rien d'où se perçoivent les phénomènes ?
En ce rien désigné par le doigt, en cet unique champ de conscience englobant le monde des phénomènes, ne sont-ce pas les phénomènes qui se perçoivent eux-mêmes sans qu'un quelconque observateur émanant de notre personne n'ait à les observer ?

Dès lors le rappel de soi est le commencement et la fin de toute pratique spirituelle. Nous n'avons pas à créer l'observateur, il existe déjà. Nous devons juste nous rappeler de sa présence et aussitôt il est présent. Il observe sans juger, sans commenter par sa nature même. Nous ne le voyons pas, nous nous voyons à travers lui mais là encore par une sorte de sortilège nous arrivons à ne pas que cela se réalise. Le rappel de soi  est donc une réminiscence de la lumière de cela qui englobe et suscite tout. Cette  réminiscence a lieu à partir de la lumière de ce moi que nous sommes qui n'est encore que la lumière de cela. Le rappel de soi ne demande au fond aucun effort de l'ego. L'effort  spirituel de l'ego s'avère participer à tous les efforts multidirectionnels pour oublier la simplicité du rappel de soi et ne pas se mettre dans sa lumière transformatrice. 

Nous pouvons donc affirmer grâce aux éclaircissements de Douglas Harding que l'auto-observation n'est pas à confondre avec le rappel de soi comme pur témoin, comme unique champ de conscience englobant le monde des phénomènes :

On voit clairement que l'auto-observation reste sur le plan des phénomènes et ne peut donc pas tenir lieu de pur témoin.

Par contre ici ce que pointe le doigt est bien en dehors du monde des phénomènes tout en l'embrassant, c'est bien un pur témoin qui est pointé. Ce qui est pointé est non mental même si mentalement cela peut s'exprimer.