jeudi 18 août 2011

NOUS NE SOMMES PAS LIBRE, NOUS AVONS A NOUS LIBERER.


Alors libre ou pas libre ? Personnellement, je pense que les deux points de vue sont justes. D'un point de vue nous ne sommes pas libre, nous sommes déterminés. Mais d'un autre si une libération est possible, il me semble qu'il y a en nous tous quelque chose de profondément libre. Mais qu'est-ce qui est libéré alors ? Une évolution de plus en plus consciente de la conscience individuelle, cosmique et transcendante opère la meilleure synthèse entre déterminisme et liberté absolue. J'ai essayé de traduire ceci ici et j'ai sur ce point cité Mère ici.
  
Ceci dit j'aimerai insisté sur la prépondérance du déterminisme chez la plupart. Pour moi la prise de conscience qu'il me fallait accepter d'être aussi déterminé est devenu évidente à la lecture d'Arnaud Desjardins :

"Vos pensées sont des citation, vos émotions sont des imitations, vos actions sont des caricatures."
"En fait, je ne suis pas certain que cette parole soit une formulation originale de Swamiji [Prajnanpad], bien qu'il l'ait souvent utilisée. Mais les années qui ont passé depuis que le l'ai entendue m'ont confirmé combien, dans sa sévérité apparemment excessive, elle pouvait être vraie. Se libérer peu à peu des conditionnements, des comportements mécaniques et répétitifs, de la force d'inertie des habitudes émotionnelles et mentales implique une démarche à la fois déterminée, habile et persévérante. Ce n'est pas la réflexion intellectuelle qui suffira pour nous convaincre de la véracité de cette formulation mais seulement une vision beaucoup plus fine et lucide de la manière dont nous réagissons. [...] C'est pour commencer une vision objective de la manière dont nos propres fonctions fonctionnent selon des schémas préétablis, ce qui nous permet de dire d'un comportement de quelqu'un: "Ah çà, c'est bien lui!", Les formules de Swami Prajnanpad commentées par Arnaud Desjardins, p.94.

L'ignorance et la non reconnaissance de ce fait par une majeure partie de la classe politique conduit aujourd'hui à des analyses qui auront des conséquences dramatiques. Par exemple, au lieu de s'interroger sur les causes sociales, psychologiques de la violence, nos politiques jugent une faute morale. Les émeutiers à Londres sont des bandits qui doivent payer. En France des hommes politiques considèrent de la même manière les incidents de banlieues où des voitures sont incendiées voire des édifices publics vandalisés, etc. L'analyse du point de vue de la liberté qu'on attribue à ces gens est rapide : ce sont des mauvais citoyens qu'il nous faut sanctionner.

Le diagnostique devient plus délicat si l'on se met à réfléchir en terme de déterminisme. On s'aperçoit que des phénomènes similaires se produisent en Grande Bretagne, en France et en Allemagne. N'y aurait-il pas des logiques semblables à l’œuvre ? L'appauvrissement économique et culturel semble s'amplifier de génération en génération. Ces personnes ne rejettent pas politiquement cette société, ils n'adhèrent pas massivement et explicitement à des partis révolutionnaires, ils sont les premiers dans les manifestations de jeunes en France à profiter de la situation pour piller et dévaliser les manifestants eux-mêmes qui militent pour plus de justice. Ils sont apolitiques c'est-à-dire qu'ils sont pour la logique cynique qui prédomine et qui consiste à s'approprier des biens et de l'argent par tous les moyens.

Écoutons le chanteur François Morel :

http://www.musicme.com/#/Francois-Morel/titres/Cas-Sociaux-t2092506.html?play=0600753249956-01_02
Voici les paroles :

C’est à cause que la société
M’a pas assez aimé
C’est à cause que j’ai trop souffert
D’une grippe sévère
C’est à cause que mon paternel
Aimait trop l’hydromel
C’est à cause que ma daronne
Sortait pas d’ la Sorbonne
À cause que, quand j’étais minot,
J’avais un vieux vélo
À cause que j’avais trop envie
D’être un jour dans Voici
À cause que j’aimais pas l’école
Ni la soupe aux ravioles
À cause que la fille du boucher
Voulait pas m’embrasser

{x2:}
La nuit, j’ brûle des autos
Je suis un cas sociaux

C’est à cause que le système
Connaît pas mes problèmes
C’est à cause que mon grand frère
Couchait avec ma mère
À cause que ma demi-sœur
A refusé mon cœur
C’est à cause qu’on m’a insulté
Dans un karaoké
C’est à cause qu’à la télé
On ne me voit jamais
C’est à cause que Jean-Pierre Pernaut
Parle jamais d’ mon hameau
C’est à cause que j’aime rêver
Dans les supermarchés
À cause qu’on m’a fait la remarque
Qu’ mes pompes avaient pas de marque

{x2:}
La nuit, j' brûle des autos
Je suis un cas sociaux

C’est à cause que faire président
C’est très valorisant
À cause que j’aime être une vedette
Qu’on me fasse des courbettes
C’est à cause que j’ porte des Rolex
Des Ray-Ban sans complexe
À cause que je place ma famille
Comme on placerait ses billes
C’est à cause que j’aime tant l’argent
Que c’en est indécent
À cause que j’ai pas d’ convictions
Mais beaucoup d’ambition
À cause que j’avais trop envie
D’être un jour dans Voici
C’est à cause que j’ai comme copains
Surtout des margoulins

{x2:}
Même si j’ brûle pas d’auto
Je suis un cas sociaux

Puisque l’exemple vient d’en haut
J’ai bien peur, mon poteau,
Qu’on se prépare pour bientôt
Beaucoup de cas sociaux 

5 commentaires:

Anonyme a dit…

concernant mr. A-Desjardin!gégé à du mal à suivre ses propos!
Depuis que ce monsieur et son swami,
paix à son âme!ont cassé du bois sur
le dos de Sri Aurobindo !en affirmant
que Sri Aurobindo! n'avait jamais dépassé son mental??????
gégé sait que ce sont des adorateur de Samkara,qui lui-même ,trouve que le
corps est une illusion,et qu'il faut le quitter,pour >la Grande évasion dans le Nirvana.
On pourrez développer plus,sur les détracteurs du yoga intégral!mais
celà suffit pour aujourd'hui!
ôm...gégé de Dunkerque.Fr.

Serge Durand a dit…

En effet Arnaud Desjardins estimait aussi que la quête de Mère contre la mort était vaine. Ceci dit ses modèles sont Ramana Maharishi ou Ma Ananda Mayi. Sri Aurobindo et Mère n'hésitaient pas à envoyer à leur pied des disciples alors que ils savaient que Ramana Maharishi ou Ma Ananda Mayi ignoraient à l'évidence le supramental et que lorsqu'ils donnaient leur opinion sur la démarche de Mère ou Sri Aurobindo ils étaient à côté de la plaque.
Pour moi, j'ai été disciple de Mère, Sri Aurobindo et Satprem avant d'avoir eu vent de Arnaud Desjardins mais j'ai bien entendu qu'il me fallait aller au-delà de ce que Ramana Maharishi avait réalisé. Arnaud Desjardins et son maître m'ont fourni beaucoup d'éclairage à l'époque sur cette réalisation.

Mais il est vrai qu'on peut s'interroger sur la fermeture de ce chemin à la possibilité d'une évolution consciente de la matière. Pourquoi une telle condamnation méprisante ?

J'ai été à son ashram et j'ai rencontré l'homme.J'en ai croisé de moins humain. Mais j'accepte que certaines âmes s'arrêtent momentanément et que la personne en surface satisfaite de ses lumières s'en contentent incapable de voir qu'il y en a de plus grande.

Par exemple Prajnanpad dit "non pas sans désir mais libre du désir". Pour en rester au plan spirituel, Sri Aurobindo et Mère disent bien qu'il s'agit d'aller au-delà du désir. Sri Aurobindo oppose d'ailleurs l'âme véritable sans désir mais pur élan divin à la fausse âme de désir qui se confond avec elle.

Il est difficile de voir et d'accepter l'imperfection infinie qui demeure en nous même au plan spirituel si vraiment le chemin de Sri Aurobindo et Mère est véridique.

Puissions-nous demeurer fidèle et sincère à l'élan divin qui nous habite malgré nos imperfections spirituelles qui demeurent. Qu'avons nous à craindre de cette humilité sur cette voie ensoleillée où chacun peut avancer au rythme qui est le sien ?

Anonyme a dit…

merci serge!gégé est né en 1945,et je suis tombé amoureux du yoga avec ferveur!comme on tombe amoureux d'une belle fille.le feux en moi,s'est cu<sur les bancs d'écoles.
Je suis actuellement retraité ébéniste d'art.Mais c'est le yoga des cellules qui me motive le plus.(Il est difficile de voir et d'accepter l'imperfection infinie qui demeure en nous même au plan spirituel si vraiment le chemin de Sri Aurobindo et Mère est véridique.)Tu dis que tu a été disciple de Mère et Sri Aurobindo?
donc tu ne l'est plus?vu ton texte entre parenthèse cité plus haut?
Pour information!sache que mr. Arnaud D.à l'époque de ses écrits:
Marié et 2 enfants-faisait des <parties de jambes en l'air avec sa
maîtresse DALIDA!Et quand il a présenté sa belle à Prajnanpad,celui-ci lui a dit,qu'en Inde celà ne se faisait pas.Le mariage est une chose sacré.Alors? quand on écrit des livres comme Les Chemins de La Sagesse?Il y a un malaise!!!On comprend pourquoi Denise so épouse s'est séparé de lui.
voilà!actuellement toutes les magouilles sortent à la surface avec les mensonges de toute sortes.
Quand une équipe d'auroviliens l'a
interrogé sur la pensée de Sri Aurobindo,ce monsieur a répondu que le supramental ne l'intéréssé. pas .J'arrête de polémiquer sur ce monsieur. ôm.gégé!excuse mes fautes de Français.

Serge Durand a dit…

Je suis un disciple de Sri Aurobindo, Mère et Satprem depuis 1997. Je suis toujours parti d'eux pour revenir à eux.

Mais je suis peu avancé...

La lumière de la conscience peut tout imprégner mais mon ego demeure bien enraciné surtout sur le plan vital. Certes deux ou trois lueurs du psychique de temps en temps se reconnaissent, etc. mais pas une constante réalisation de ce feu intérieur, pas encore un basculement de toute la conscience. Une grande expérience de la force intense d'en haut (avec une voix scandant "il n'y a pas d'obstacle!!!") ou une vision dans une ondulation de forces cellulaires ne sont pas du tout devenus au stade de mon chemin des réalisations. Ce sont restés des expériences.

A partir de là, je comprends que ce chemin est long et difficile. Je perçois ainsi aisément pourquoi certains rejettent un tel chemin :
1- ils préfèrent des chemins où une petite réalisation suffit quitte à assumer l'imperfection comme un fait à accepter,
2- ils ne supportent pas une lumière qui mettrait à jour l'immensité de leur imperfection.
Alors pour eux il est plus simple de ramener les propos de Sri Aurobindo à du mental, de sous-entendre que sa non acceptation de l'imperfection implique forcément qu'il n'a même pas réalisé le Nirvana comme il le prétend. Prajnanpad et Desjardins n'échappent pas à cela. Mais j'ai une bonne expérience de l'absence d'humilité et je comprends ce réflexe de défense.

Aujourd'hui les faits (et donc le divin!) m'ont rendu plus humble et je reconnais toute la distance qui me sépare de toutes les réalisations de Sri Aurobindo, Mère et Satprem. Mais malgré cette distance, je ne suis pas du genre à me décourager de ma faible avancée sur ce chamin de Sri Aurobindo, Mère et Satprem parce que "j'ai" une foi assez intense. "Je" me sens prêt à revenir sur cette terre autant de fois qu'il le faudra pour avancer sur ce chemin individuel et collectif.

Aum Namo Baghavaté !

Serge Durand a dit…

Et aussi concernant Desjardins, je suis au courant de toutes ces histoires. D'ailleurs entre Dalida et le divorce il y en a eu d'autres avec certaines de ses disciples. Mais à vrai dire Denise et lui s'étaient engagés à rester parents même s'ils n'étaient plus en couple. Je trouve ce compromis assez innovant pour l'époque: de nombreux enfants aujourd'hui en aurait besoin.

Par la suite Denise sa femme que j'ai eu aussi l'occasion de rencontrer n'a jamais nourrie de rancœur et a gardé de l'amitié pour lui.

Mais ceci aussi pour dire que "être libre du désir n'est pas être sans désir" qui s'est appliqué ici me semble une libération relativement partielle par rapport au dépassement du désir auquel Sri Aurobindo, Mère et Satprem nous invitent. Car au fond toute la spiritualité version Desjardins Prajnanpad même si elle nous apprend à éviter les drames les plus graves garde quand même la tête dans le guidon de la psychologie humaine et ne sait pas voir au-delà...

Globalement je préfère un type comme Desjardins qui n'y comprend rien et rejette ce qu'il ne parvient pas à comprendre ou d'autres qui entendent critiquer et discuter comme Ken Wilber ou Andrew Cohen (((même si leurs critiques et discussions passées au crible dans mon blog "carnet philosophique" s'avèrent aussi victime du syndrôme "j'écarte la perfection que je suis loin d'avoir pour préserver mon imperfection comme une perfection que l'autre n'a pas !!!"))). En effet je les préfère à des gens qui se réfèrent fort positivement à Sri Aurobindo, Mère et Satprem mais qui finissent par mieux les trahir et pire les déformer tout en prétendant contribuer à leur oeuvre. Et s'il faut des noms, je pense par exemple dans une liste fort longue à Sri Chinmoy, Sri Tatha, à Margo Anand, à Sri Baghavan, etc. Je trouve que ces gens font plus de mal avec leur demi vérité que les autres avec leur ignorance.

NB: c'est moi qui ait presque tout écrit de l'article Wikipédia sur Sri Aurobindo et donc qui ait aussi écrit le chapitre "critique". Parfois j'ai esquissé une réponse mais pour le cas de Prajnanpad je n'ai même pas considéré que cela valait la peine tant sa critique montrait de l'ignorance de l'oeuvre et de la vie de Sri Aurobindo.