dimanche 17 août 2014

POURQUOI PARTAGER LA VISION DE LA CLAIRE LUMIERE LA REND-ELLE ALORS SI VIVANTE ?


Si nous prenons deux lampes que nous allumons, et que chaque lampe serait éloignée l'une de l'autre, leurs lumières seront unies dans le même espace. Et il sera alors impossible de définir les limites de la lumière de telle ou telle lampe. De même, les corps des croyants sont séparés et distincts, mais quand ils sont assis dans une assemblée, les lumières (anwaar) émanant de leurs cœurs seront unies dans le lieu et l'espace où ils se trouvent. C'est-à-dire les corps sont séparés mais la lumière non.

Djalâl Od-Dîn Rûmi (Extrait de MAARIF-E-MATHNAWI) 

mercredi 13 août 2014

LES TROIS LUMIERES. S'immerger dans la lumière intérieure de l'esprit.

La tradition hindoue, La tradition musulmane, la tradition chrétienne orthodoxe ou encore la tradition chrétienne catholique médiévale suite aux platoniciens nous invitent à distinguer trois lumières :

- la lumière sensible,
- la lumière intellectuelle,
- la lumière spirituelle ou divine.

L'image en première personne précédente veut permettre de distinguer vraiment vraiment en nous ces trois lumières.

La lumière sensible nous donne à voir le visible mais aussi l'audible, le tangible, etc.

La lumière intellectuelle est celle propre à nos pensées. On notera qu'elle est beaucoup plus transparente que celle du sensible sur la quelle elle s'appose bien souvent. Par exemple dans mon champ de perception l'écran, le clavier, etc. sont implicitement pensé comme tel : une pellicule de lumière intelligible recouvre donc tout le sensible ou presque.

La lumière spirituelle n'est perceptible qu'en première personne, c'est-à-dire que si on se met en présence de tout le champ de perception. Devant nous, nous avons 180 degré de champ visuel (1) ainsi que le champ mental (2) et rien dans la direction indiqué par le doigt pointé (3). Ce rien toutefois n'est pas rien car il est conscience de rien. Au sens propre la lumière spirituelle est invisible mais rend toutes les autres visibles. La lumière spirituelle est perceptible dans son invisibilité au cœur de cette conscience de rien.

Le commencement de l'aventure spirituelle a lieu quand on comprend à quel point il est infiniment désirable et préférable de vivre le plus immergé consciemment possible en cette lumière intérieure suressentielle.

On remarquera que la conscience ordinaire ne verra rien d'extraordinaire à cette lumière intérieure. Elle paraît si pauvre, si simple, si impalpable et surtout elle semble ne rien changer.

En un sens voir cette lumière intérieure ne change rien puisque précisément cette lumière fait être les choses telles qu'elles sont ! Mais tant que nous refusons le réel tel qu'il est ne sommes-nous pas condamnés à la souffrance ?
Cette lumière intérieure paraît impalpable au sens où l'ego ne peut pas la posséder. Mais redisons encore que cet invisible rend visible tout ce qui est visible : cet impalpable est en son fond source de tout ce qui est !
Cette simplicité est donc la source et la clé de voute de toute la complexité du réel. Mais on notera qu'elle est incompatible avec nos complexifications mentales superfétatoires.
Enfin considérons la pauvreté de cette lumière intérieure. Pensons-y : il s'agit, si notre perception est bonne, de la pauvreté de la source de ce qui est. Cette pauvreté de la lumière spirituelle est donc humilité parfaite qui s'oppose à toutes nos impulsions égocentriques.  

Si un moment nous apercevons cette lumière intérieure, pour nous y immerger sans rien laisser au dehors nous devrons donc évoluer personnellement comme une pierre se laisse polir dans le torrent. D'abord nous devrons vouloir que ce qui arrive arrive comme il arrive. Nous devrons reconnaître que ce qui semble se soustraire à la lumière intérieure n'en est pas moins une manifestation c'est-à-dire que nous devrons apprendre aussi à ne plus moraliser, juger, condamner mais à offrir et à laisser métamorphoser dans la lumière ce qui tend à l'ignorer et à l'oublier. Nous devrons nous laisser simplifier mentalement pour que notre mental signifie de mieux en mieux à partir d'elle et ne se contente pas de bavarder à propos d'elle. Enfin toutes nos tendances égocentriques devront s'y dissoudre. L'ego devra apprendre d'elle à se désapproprier de tout pour que notre personne devienne humble et pauvre en esprit à son image.


Vendez votre habileté et achetez l'étonnement ; - L'habileté est simplement l'opinion, l'étonnement est l'intuition. jalal al-din Rumi

mardi 12 août 2014

BE INSTRUMENTAL, BE INSTRUMENTAL, ETC. SOYEZ UN INSTRUMENT.

 En méditant à partir de Ma Anandamayi.

L'homme sain d'esprit serait rationnel,
il aurait une maîtrise de soi et serait autonome. 

Être illogique, impulsif ou dépendant est symptôme de mal-être.

Le créateur qui remet en cause la logique dominante, qui risque tout sur un coup de tête ou se nourrit de ses dépendances semble condamné aux affres du mal-être.

Mais
Le sage ou le saint au sens le plus authentique ? 


A vrai dire
Ni parfaitement rationnel ni entièrement illogique
il se révèle
Intuitif

A vrai dire
Ni dans le parfait contrôle de soi ni jamais en totale impulsivité
Il se laisse saisir par une spontanéité créative

A vrai dire
Ni affirmé dans son autonomie ni dépendant des autres et soumis à la fatalité
Il n'est qu'
Abandonnement instrumental à l'Être du Devenir, à la seule unique lumière qui ne s'éteint pas en nous.

Tant qu'il y a doctrine, il ne peut y avoir compréhension, disait-elle.